Et je perds un gant…
Je suis retourné comme prévu refaire des photos au même endroit que le matin précédent. Malheureusement, même si les conditions n’étaient pas mauvaises, les photos réalisées ce matin ne m’ont pas vraiment satisfaites. Elles se sont avérées un peu floues, probablement à cause du vent qui, bien qu’assez faible, était suffisant pour faire bouger mon pied ou l’optique. Bref, elles sont floues donc pas exploitables.
Après la journée de la veille où j’étais sorti au lever et au coucher du soleil pour faire des photos, j’étais un peu fatigué et j’ ai décidé que j’allais m’abstenir de descendre au pied de la falaise. Le soleil une fois levé, j’ai quand même poursuivi mes prises de vues en variant et en essayant de nouvelles compositions en prévision du lendemain.
Pendant que j’étais occupé à faire des ajustements de positionnement, j’ai senti du mouvement derrière moi. Je relève la tête pour constater que je n’étais plus seul : un jeune couple, sac photo sur le dos et trépied à la main, entreprenait de descendre les escaliers. Je les salue et leur emboite le pas peu de temps après, afin d’essayer quelques idées depuis les escaliers.
Après avoir passé quelques heures sur place, je décide qu’il est temps d’aller faire quelques courses parce qu’il faut bien manger. En arrivant à ma voiture, je constate avec dépit qu’il me manque un gant. Vous allez me dire : “Bon, des gants en Espagne, ce n’est peut-être pas la chose la plus utile, non?” . A vrai dire, c’est ce que je pensais avant d’être confronté à des températures aux alentours des 3°C. Surtout avec un petit vent, je vous assure que les gants ne sont pas un luxe. D’autant que je dois aller en altitude, dans les Pics d’Europe. Mais bon, je ne sais pas où j’ai pu les perdre et refaire le chemin en sens inverse ne me fait pas rêver. Comme je dois revenir demain matin, je chercherai à ce moment-là et, avec un peu de chance, le couple croisé plus tôt l’aura trouvé et posé en évidence. C’est ce que les gens font par chez moi…
Je pars donc faire mes courses sans plus me soucier du gant. On verra demain. Le reste de la journée se passe en activités passionnantes : courses, ménage, tri de photos, nettoyage du matériel…
Le lendemain matin, je retourne donc dans cet endroit fabuleux. Je devrais pouvoir descendre sur la plage, la marée ne sera pas encore très haute vers 7h00. Je vais pouvoir ainsi faire des photos avec des angles différents.
Evidemment, je ne retrouve pas mon gant dans le noir (mes gants sont noirs), il faudrait un sacré coup de chance pour qu’il se trouve juste dans le faisceau de ma frontale. En descendant, je m’arrête pour quelques photos que j’avais repéré la veille et je termine sur la plage de galets au pied de la falaise.
Je termine cette session avec un grand sourire. Les conditions de lumière étaient simplement magiques. Je dois dire que j’ai vraiment eu beaucoup de chance jusque-là. Enfin, pas trop en ce qui concerne mon matériel puisque j’y ai laissé une paire de chaussures de marche, un porte filtre voilé, redressé à la pince, un gant… Ah oui, le gant!
Tout en remontant, je regarde attentivement les bas-côtés, les murets, les piquets…bref, partout où j’aurais pu perdre ce gant et les endroits où une personne bien intentionnée aurait pu le laisser de façon à ce que je le retrouve. Après avoir fait plus de la moitié du chemin, je commence à perdre espoir et à maudire le manque de civisme des Espagnols. Quand, au loin, j’aperçois une forme sombre au sommet d’un piquet, à l’entée d’un champ. C’est très certainement le couple que j’avais croisé qui l’a mis là. Comme quoi, il ne faut pas porter de jugements hâtifs. Au moins, je ne me gèlerai pas les mains dans les montagnes.
Je pars demain matin en direction de la Castille et Léon. J’espère que la météo sera encore avec moi pour faire le trajet de 3h. J’aimerais autant éviter de prendre des routes de montagne sous la pluie.